"Comment passer de l'Optique aux chaussures de luxe ?" par Anne-Lys LANORE (promo 2024)

Voilà une question à laquelle je n’aurais jamais pensé devoir répondre quand j’étais encore plongée dans les équations différentielles à Ginette, en prépa MPSI puis MP. Pourtant, me voilà aujourd’hui, en train d’optimiser les ventes de Christian Louboutin à travers l’Europe et au-delà. Alors, comment est-ce que tout cela s’est passé ? Attachez vos ceintures, c’est un parcours avec quelques virages serrés !

Une trajectoire inattendue

J’ai toujours aimé les sciences, c’est d’ailleurs ce qui m’a poussée vers une prépa scientifique. Avec des facilités en maths et en physique, on m’aurait facilement imaginée dans une carrière d’ingénieure ou de chercheuse. Mais, avec le temps, j’ai commencé à me poser des questions : est-ce vraiment ce que je veux pour mon avenir ? 

J’ai alors réduit mes options à deux domaines qui me parlaient vraiment, et surtout, dans lesquels je me voyais avoir une carrière : l’optique et l’informatique. 

C’est ainsi que j’ai rejoint SupOptique, une école qui m’offrait la possibilité de plonger dans l’univers fascinant de l’optique tout en gardant une porte ouverte sur l’imagerie et le traitement de données.

 Pré campagnes BDS SupOptique Février 2021, Gauliogs, semi-marathon de Palaiseau à la Tour Eiffel

 Mais… (parce que oui, il y a un mais) comme dans toute belle histoire, il y a un twist : la recherche et moi, ce n’était pas le grand amour. Après un stage de trois mois en laboratoire, j’ai compris que ce n’était tout simplement pas fait pour moi. 

C’est alors que j’ai décidé de me lancer dans un double diplôme avec HEC, ouvrant ainsi la porte à un tout autre univers.

Carte d’étudiante HEC, Septembre 2022

Du labo aux réseaux sociaux

HEC a été une bouffée d’air frais et l’occasion d’explorer un domaine qui me titillait depuis un moment : le marketing. J’ai profité de cette année pour découvrir le marketing digital et les réseaux sociaux, avec plusieurs jobs en part-time pour me faire une idée plus précise. Même si je n’ai pas trouvé ma passion dans ce domaine, j’y ai gagné des compétences précieuses et une vision plus claire de mes aspirations professionnelles. Mais une chose restait inchangée depuis mon enfance : ma passion pour la mode.

En septembre 2023 est arrivée mon année de césure HEC, mais aussi et surtout, ma dernière année à Supoptique. Cette année-là, j’ai eu l’opportunité de partir à Milan grâce à un accord d’échange que j’ai contribué à mettre en place entre Supoptique et Politecnico di Milano. 

Entrée de Politecnico jour de la rentrée, Septembre 2023

Là-bas, mon cœur a basculé définitivement vers le luxe.

De la data à la mode

À Milan, j’ai approfondi mes connaissances en data et en intelligence artificielle, tout en me replongeant dans ma passion de toujours : la mode. Une fusion improbable entre deux univers, mais qui a fait naître une évidence pour moi.

Après plusieurs mois de recherches, j’ai décroché un stage chez Christian Louboutin en tant que merchandiser et buyer chaussures pour Hommes et Beauté, pour l’Europe, le Moyen Orient et l’Inde, stage qui allait également marquer la fin de mes études à SupOptique.

Chez Louboutin, j’ai enfin découvert ce qui me fait vibrer : travailler à l’interface entre stratégie de vente, chiffres et le monde du luxe.

Visite de boutiques Louboutin durant mon stage, février 2024  

En tant que merchandiser, mon rôle était d’optimiser le chiffre d’affaires en jonglant avec les stocks, les demandes et la mise en avant des produits en boutique. Je devais analyser les performances des ventes et ajuster les collections en fonction des besoins spécifiques de chaque région – de Paris à Dubaï, en passant par Mumbai. En tant que buyer, je sélectionnais les modèles qui allaient faire briller les vitrines, tout en gardant un œil sur les tendances et les attentes des clients.

C’était un cocktail parfait de chiffres, d’intuition et de luxe.

Un clin d'œil à la petite Anne-Lys

L’été succédant à mon stage de 6 mois, j’ai décidé de me plonger encore plus dans le monde du luxe en suivant un Summer Program en Luxury & Fashion Management à l’Institut Français de la Mode. 

Visite de la Galerie Dior durant mon Programme à l’IFM, juillet 2024

C’était comme un clin d’œil à la petite Anne-Lys de 10 ans qui rêvait, aiguilles à la main, de devenir styliste. Ce programme m’a permis de rencontrer des personnes incroyables, de véritables piliers du monde du luxe, et a conforté mon ambition de faire carrière dans cet univers. 

C’est également à cette période que je décroche le certificat LVMH, une formation en ligne procurée par LVMH pour renforcer son expertise dans le secteur du luxe, de la Cosmétique à l’Hôtellerie en passant par la Haute Couture.

Un avenir en technicolor

Aujourd’hui, j’ai la chance d’être acceptée dans un double diplôme HEC/Bocconi, où je vis ma dernière année d’études à Milan, en Master en Économie et Management dans l’Art, la Culture, les Médias et l’Entertainment, avec une spécialisation en Mode et Luxe.

Entrée à La Bocconi et vie à Milan, septembre 2024

Cerise sur le gâteau, je continue mon aventure en temps partiel avec Louboutin en tant que Junior Buyer and Merchandiser à distance. Entre Milan et Paris, je savoure cette vie où je peux enfin conjuguer passion et expertise.

Une fois mes diplômes en poche, mon retour à Paris est prévu pour juillet 2025, avec un objectif clair en tête : continuer à tracer ma voie dans le secteur du luxe. 

Mon ambition ? Devenir business analyst, merchandiser ou buyer, tout en élargissant mes compétences au-delà des chaussures et de la maroquinerie. 

Le mot de la fin

Ce que je retiens de ces années ? Le chemin "normal" n’est pas fait pour tout le monde. Explorer des intérêts variés, même ceux qui semblent éloignés, est une vraie richesse. 

Alors, si je peux du haut de mes petits 24 ans donner une leçon de vie à quiconque lira cet article, à celles et ceux qui doutent, rappelez-vous : n’abandonnez jamais, croyez en vos rêves, aussi fous soient-ils. Si la petite Anne-Lys d'il y a dix ans avait su, elle aurait sûrement souri en imaginant la femme que je suis devenue. 

Et pour cela, je serai toujours reconnaissante à SupOptique, qui m’a permis d’ouvrir des portes inattendues, sans jamais m’enfermer dans un parcours figé.

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LinkedIn : Anne-lys Lanore