"De SupOptique à l'autre bout du monde !" par Sandra GÉLY (promo 2013)

Mon rêve a toujours été de voyager et découvrir de nouvelles cultures. J’ai donc décidé de faire cela à travers le travail et non seulement lors de vacances afin de vraiment passer du temps à rencontrer les gens. Je souhaiterais donc vous faire partager mes différentes expériences professionnelles afin de vous donner une idée de ce qu’il est possible de faire en sortie de SupOptique. 

J'ai été diplômée de SupOptique en 2013 en ayant suivi la filière apprentissage. Cela m’a permis de découvrir le monde du travail avant d’y entrer à plein temps.

Après ma dernière année, j’ai effectué un séjour d’une semaine au Gabon pour une mission de diffusion scientifique autour de l’éclipse du soleil qui a eu lieu le 3 novembre 2013 en partenariat avec les étudiants gabonais de l’Université de Franceville. Avec deux professeures de l’Université d’Aix-Marseille, une enseignante de Rennes et les étudiants gabonais, nous avons organisé des activités autour de l'éclipse avec des classes de primaire et collège afin de les sensibiliser à ce phénomène physique. Nous avons également organisé sur la place principale de la ville des activités le jour de l’éclipse pour le grand public. Ce fut une expérience enrichissante qui m’a permis de découvrir la culture gabonaise. Nous avons écrit à ce propos un article dans les Reflets de la Physique : Éclipse solaire au Gabon en novembre 2013.

Activités autour de l’éclipse solaire à l’Université de Franceville

Suite à cela, à partir de janvier 2014, j’ai effectué un Volontariat International en Entreprise (VIE) en Suisse chez Optis, une société française créée par Jacques Delacour (SupOp 1987). En 2014, Optis a embauché 4 jeunes diplômés, dont moi, en VIE en tant qu'ingénieurs d'application pour aller dans les différentes filiales à l'étranger (Japon, Grande-Bretagne, États Unis, Suisse). Optis est éditeur d’un logiciel de simulation optique appelé Speos qui permet de faire du tracé de rayons afin de concevoir des systèmes optiques et d’effectuer des analyses photométriques ainsi que du rendu optique physiquement correct pour valider les systèmes optiques.  En tant qu'ingénieure d’application, je faisais le lien entre le client et l’équipe de développement du logiciel optique. Je m’occupais du support technique des clients, des discussions avec les futurs clients pour évaluer leurs besoins, ainsi que des formations et des projets de consulting dans le domaine de l’éclairage et de l’automobile. Depuis la Suisse, je m’occupais des clients en Europe de l’Est, Belgique, Inde, Indonésie, Afrique et des revendeurs en Asie, principalement en Corée du Sud. 

Le VIE permet de partir à l'étranger plus facilement d’un point de vue administratif pour les jeunes diplômés (moins de 28 ans). Seules les sociétés françaises peuvent envoyer des français dans ses filiales via le VIE. L'organisme Business France s’occupe des visas, de l’assurance santé et fournit une indemnité au bénéficiaire du VIE pendant son séjour à l’étranger via l’entreprise. Après un an de VIE, j'ai demandé à être embauchée sur contrat local en Suisse avec les mêmes responsabilités. Vous pouvez trouver plus d'informations sur le VIE ici :  Qu’est-ce que le V.I.E/V.I.A ?

En 2016, une opportunité s'est présentée pour partir aux États-Unis à Los Angeles pour travailler comme consultante d'Optis sur site chez un constructeur automobile appelé Faraday Future, qui s’annonçait comme un compétiteur de Tesla (mais qui a fait faillite depuis). 

Un mois après mon entretien avec le constructeur, me voilà partie en direction des États-Unis, avec mon mari Jérémie Richard (SupOp 2012) pour de nouvelles aventures. 

Coucher de soleil à Los Angeles

Partir en contrat local aux États-Unis (et non contrat expat’) n’est pas facile, la société doit s’occuper de toute la partie immigration et les conditions d‘obtention des visas sont strictes. Par exemple, pour faire une mutation interne, il est souvent nécessaire d’avoir travaillé 1 an pour la société en dehors des États-Unis. 

J’ai passé un an sur site chez Faraday Future, ce qui m’a permis de découvrir la culture américaine dans le monde du travail et principalement comment les start-ups automobiles en Californie fonctionnent. Je faisais partie de l’équipe Lighting qui s’occupait de tout l’éclairage interne et externe de la voiture : la pré-conception, la validation et les interactions avec les fournisseurs.

J’ai ensuite décidé de rester à Los Angeles chez Optis en tant qu'ingénieure d’application pour promouvoir les logiciels de simulation optique ainsi que AVxcelerate, logiciel d’Optis pour la simulation de voiture autonome. J’ai fait des visites chez les clients pour comprendre leur besoin en simulation et leur proposer des solutions, et j’ai assisté aux salons dans le domaine de l’optique.

Vivre à Los Angeles m’a permis de visiter la région mais aussi de visiter les parcs nationaux de l’Ouest des États-Unis qui offrent des paysages extraordinaires.

À la découverte de Monument Valley

Je me suis focalisée ensuite sur les applications high-tech et principalement les célèbres multinationales high-tech de la Silicon Valley. J’y ai rencontré plusieurs SupOp qui travaillent maintenant en Californie. Les ingénieurs optiques sont très recherchés aux États-Unis et principalement en Silicon Valley, et la formation SupOptique permet d’avoir un bon niveau en optique pour intégrer ces sociétés.

Nouveau rebondissement, en 2018, la société Optis qui était alors une PMI française, a été rachetée par Ansys, un géant américain dans le monde de la simulation de la physique. Ansys développe des logiciels de simulation thermique, fluidique, structurelle… Ils ont décidé d’ajouter la simulation optique à leur portfolio. En 2020 puis 2021, Ansys a racheté la société Lumerical pour la simulation photonique et Zemax pour la conception optique, afin de compléter leur portfolio Optique.

Le rachat a permis d’engager plus de discussions avec les clients à travers les États-Unis. Je suis devenue manager d’ingénieurs Speos en 2020 et Lumerical en 2022.  Les experts optiques de mon équipe vivaient un peu partout aux États-Unis ainsi qu’au Canada ce qui m'a permis de découvrir les systèmes des différents pays et états américains.

Au cours de ces sept années aux États-Unis, j’ai travaillé sur des projets innovants, comme les lunettes de réalité augmentée, les voitures autonomes, les écrans de téléphone ou d’ordinateur, les caméras de smartphone ou de voiture, les lidars, etc… Cela m’a permis de travailler avec d’autres experts chez Ansys et chez les clients pour développer de nouveaux flux de travail avec les logiciels Ansys pour des nouveaux produits sur le marché.

En compagnie du CEO et du CTO d’Ansys lors de la remise du prix d’innovation

 “Ansys CEO Solution Innovation Award” en 2019

En 2023, nous avons décidé avec mon mari de clore cette aventure américaine et de rentrer en France. J’ai demandé une mutation interne et je suis devenue manager de l'équipe d’ingénieurs d’application Zemax. J’habite maintenant à Bordeaux, je suis toujours sur la côte Ouest même si ce n’est plus la même ! Mon équipe est basée en France, Angleterre, Allemagne et Grèce, et nous nous occupons des clients en EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique). 

Je travaille toujours pour la même société après 11 ans, mais j’ai changé soit de lieu, soit de responsabilités, tous les deux ans environ. J’ai vécu l'expérience de passer d’une société française de 100 personnes à une société américaine de 6200 personnes, de travailler en Suisse, en France et aux États-Unis à travers différentes cultures dans des postes avec de plus en plus de responsabilités. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes aux États-Unis qui m’ont promue en interne et qui m’ont aidée à évoluer dans ma carrière.

Ma formation SupOptique m’a permis d’avoir un profil attractif permettant de justifier mon transfert à l’autre bout du monde, malgré les fortes contraintes administratives. Cela m’a permis de voyager à travers le monde et les industries, et de découvrir d’autres modes de vie.

Contact : sandra.gely@gmail.com