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Au cœur de la transition énergétique par Véronique JOLIVET (promo 2002)

Vie des Alumni (accès libre)

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24/05/2021

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Chef du département « Commerce Général » de la Direction Afrique à Total Marketing & Services, Véronique Jolivet œuvre au quotidien pour satisfaire les besoins énergétiques des clients professionnels sur le continent africain, en les accompagnant dans la transition énergétique vers des énergies moins carbonées.

Des télécoms optiques à l’optronique

Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Optique en 2002, option « télécommunications optiques », les débuts de sa carrière professionnelle se font au sein de la R&D d’Alcatel au cours de son stage de fin d’étude. « Je souhaitais travailler sur des sujets concrets, mais à la pointe de la recherche mondiale » dit-elle. L’explosion de la bulle internet en 2002 redessine ses projets et c’est finalement à l’ONERA, the French Aerospace Lab, que Véronique trouve son premier poste en tant que chercheur au département d’Optique Théorique et Appliquée (DOTA).

C’est la plongée dans le grand bain : « Une équipe formidable, qui m’a tout de suite fait confiance. Deux mois après mon embauche, je présentais au client les avancées du projet ! » se souvient-elle.

D’abord en charge des études de vibrométrie laser pour la DGA (Délégation Générale pour l’Armement), elle a l’opportunité de travailler dès le départ sur des systèmes optroniques avec des industriels français et internationaux. « Une vraie chance pour s’enrichir d’approches et de méthodes différentes » selon elle. Couplant modélisation et expérimentation sur le terrain, ses travaux sur la détection cohérente des vibrations à longue distance par LIDAR contribueront à démontrer que cette technique permet d’identifier les cibles à longue distance. Une application militaire, mais que Véronique Jolivet étendra également à des applications civiles pour la détection des dommages aux bâtiments après un séisme.

Fig.1 : Mesure de vibrations d’un bâtiment par lidar à détection cohérente, bul.Earth.Eng. 8(2) :327-338

 

2012 signe la naissance de son premier enfant et la soutenance de son doctorat en auditeur libre : «ce fut beaucoup de travail, c’est certain, mais en expliquant ses envies, on trouve le soutien nécessaire » se rappelle-t-elle.

Devenue Chef de Projet, en charge des activités de « Guerre Optronique », c’est le sujet des armes lasers qui agite les équipes de recherche de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, les développements des lasers à fibre permettent d’envisager des démonstrateurs grandeur nature de cette technologie. Avec un résultat marquant : la mise en phase de lasers à fibre à travers la turbulence atmosphérique, une étape indispensable pour réussir la mise au point de systèmes réels. « Un travail d’équipe » souligne-t-elle.

Fig.2 : Expérience en laboratoire de mise en phase à travers la turbulence, IEEE JSTQE, 15, 2, 2009

« Ces années à l’Onera furent structurantes : solidarité et force du travail d’équipe, partager et transmettre des connaissances, rechercher l’excellence, obtenir des résultats concrets, se confronter à l’inconnu, le goût de l’international. Ces valeurs guident encore mon action aujourd’hui » confie-t-elle, en rappelant l’importance des mentors au cours de la vie professionnelle, pour ouvrir vos horizons et vous permettre de vous développer.

 Le tournant des énergies renouvelables 

Une interview dans les Echos décrivant les ambitions de Total dans le secteur de l’énergie solaire lui donne envie de candidater au poste de responsable de la prospective énergie solaire de la R&D « Gaz et Energies Nouvelles ». « Après la naissance de mes jumeaux, j’avais envie d’un nouveau défi professionnel. Qu’une major pétrolière prenne le tournant des énergies renouvelables attisait ma curiosité. C’était un secteur entièrement nouveau pour moi, la dimension internationale et les enjeux de transformation m’attiraient beaucoup. Je me suis lancée en me disant que lasers et panneaux solaires restaient des semi-conducteurs et qu’au moins, je connaissais la physique » explique-t-elle.

Pari gagnant. 6 mois après son arrivée, Total rachète SunPower, startup américaine, un des leaders mondiaux du solaire, qui développe les panneaux solaires à plus haut rendement du marché. « Ce fut une expérience extraordinaire de participer à l’intégration d’une startup de la Silicon Valley au sein d’un grand groupe. Le défi était de prendre le meilleur des deux mondes, en transformant le choc des cultures en atout » se remémore-t-elle.

Véronique Jolivet est alors co-responsable du comité de la stratégie technologique. Son rôle est d’identifier et de s’assurer de l’accès aux différentes briques technologiques en développement au sein des instituts de recherche et des startups du secteur, au travers des partenariats ou de rachats de sociétés. « Un foisonnement d’innovation et une plongée dans le monde du venture capital » dit-elle. Des startups identifiées à l’époque dans le domaine des services énergétiques et de la smart energy font référence aujourd’hui.

D’autant que le marché de l’énergie solaire va connaître un bouleversement majeur : l’arrivée des concurrents chinois, qui se lancent dans une massification de la production. Baisse des coûts de production, baisse des prix des panneaux solaires, l’électricité produite grâce à l’énergie solaire atteint la parité réseau dans un nombre croissant de pays. Pour être compétitif dans le marché des grandes fermes solaires, il faut développer un panneau moins cher que le panneau de référence à très haut rendement de SunPower.

C’est après ces travaux qu’on lui propose de rejoindre les équipes business pour devenir business développeur solaire en Afrique. Changement de métier, de géographie et même de vocabulaire, elle apprend toutes les étapes du développement et du financement de projet. « C’est une des richesses du Groupe Total de permettre ces évolutions professionnelles » explique Véronique Jolivet.

L’Afrique a un besoin d’accès à l’électricité important, du fait de la faiblesse des réseaux électriques, et l’énergie solaire a de grands atouts pour y répondre. Le prix de l’électricité solaire baissant drastiquement, de nouveaux marchés deviennent accessibles. Du Sénégal au Kenya, elle travaille sur des appels d’offres et des développements de projets solaires très variés : en partant des mini-réseaux électriques, destinés à l’alimentation électrique d’un quartier ou d’un village, des projets de solarisation hybride, couplant énergie solaire, générateur diesel ou gaz et batteries pour les clients commerciaux et industriels tels que hôtels et usines, jusqu’aux centrales solaires de grande taille connectées au réseau. « Un poste « couteau suisse », où l’on est à la fois sur le terrain pour négocier l’accès au foncier avec les propriétaires locaux ou les parties prenantes, la sécurisation des permis et les contrats de rachat d’électricité avec les administrations locales, mais également au siège avec la négociation de contrats EPC et de financement avec les banques et organismes internationaux, ainsi que la présentation des dossiers d’investissement à la Direction » décrit-elle. Son expérience de gestion de projets complexes est clef pour mener ces travaux, avec une équipe composée de 11 nationalités. Ces efforts collectifs aboutiront à la signature du contrat d’achat d’électricité du projet Isiolo (40 MW) au Kenya.

Véronique Jolivet rejoint alors la direction Afrique de la branche Marketing & Services, qui est en charge de la distribution et commercialisation des produits pétroliers du Groupe, pour s’occuper des activités commerciales à destination des clients professionnels et de la relation des clients Grands Comptes. « Avec 4000 clients sur le continent africain, l’enjeu est d’assurer l’excellence opérationnelle de nos équipes en filiale et la satisfaction de nos clients en leur apportant un soutien technico-commercial de haut niveau » dit-elle. Au même moment, Total renforce son ambition climat et réaffirme son objectif de neutralité carbone sur ses opérations mondiales en 2050 et d’aider ses clients à réussir leur transition énergétique. « C’est passionnant de se trouver au cœur de la transformation. Nos activités historiques, qui sont encore les plus créatrices de résultat aujourd’hui, évoluent pour répondre aux besoins de nos clients et aux ambitions climat du Groupe » dit-elle. Un enjeu auquel son équipe répond par le développement de solutions hybrides, couplant du carburant avec du solaire, du gaz et du biogaz afin de proposer à leurs clients un mix énergétique moins carboné. Sans oublier les activités d’accès à l’énergie qui répondent aux besoins énergétiques fondamentaux de leurs clients individuels avec des solutions solaires durables.

L’envie et la curiosité

Ce parcours illustre la variété des fonctions que l’on peut occuper avec une formation initiale d’ingénieur SupOpticien. Avec deux guides selon Véronique Jolivet : « l’envie et la curiosité ! Oser sortir des sentiers battus et se confronter à de nouveaux défis. C’est un des moteurs de développement personnel et professionnel. » 

Et comme le dit Thomas Pesquet : « le plus grand obstacle à la réussite est l’auto-censure. »

 

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