La photonique crée un guichet européen pour les entreprises

   
L’Europe a lancé en début d’année PhotonHub. Cette plateforme réunit les principaux équipements scientifiques dédiés à la photonique présente sur le Vieux Continent. Ce guichet unique offre désormais un large panel de services aux entreprises.

Pour faciliter l’accès à cette technologie, l’Union européenne a inauguré, le 1^er janvier dernier, la plateforme PhotonHub dans le cadre du programme européen Horizon 2020. Le consortium européen qui a porté le projet est composé d’une cinquantaine d’acteurs, dont une trentaine de partenaires académiques. Il est actuellement piloté par l’Université Vrije de Bruxelles.

L’outil, financé à hauteur de 19 millions d’euros, réunit les principaux équipements et les principales compétences  dans le domaine, présents dans l’Union européenne. La France joue un rôle majeur au sein de cette plateforme, alors que plusieurs établissements mènent depuis des années des recherches sur cette discipline. En tout, une douzaine d’acteurs français sont partenaires de PhotonHub, à l’image du laboratoire Hubert-Curien à Saint-Étienne ou l’Institut Fresnel, à Marseille^*. Le pays donne ainsi accès à vingt-huit plateformes technologiques.

Une plateforme de services

PhotonHub a pour ambition de soutenir l’innovation, en particulier sur huit technologies identifiées en priorité par la Commission : la fibre optique, les procédés laser, l’optique en espace libre, l’optique sur polymères, la photonique sur silicium, sur nitrure de silicium et sur phosphure d’indium, et les MOEMS (microsystèmes optoélectromécaniques). Mais PhotoHub est aussi un outil de démocratisation de la photonique. Il s’adresse aux entreprises « non-photoniques » qui souhaitent participer au développement d’une innovation dans ce domaine ou intégrer des briques photoniques dans leur produit.

Grâce au large éventail de compétences et d’expertise, PhotonHub est également capable d’apporter une solution à des projets très différents. « La plateforme veut couvrir toute l’échelle de TRL, de 3 à 8. Les entreprises pourront ainsi s’adresser à PhotonHub, peu importe le niveau de TRL de leur technologie. Nous envisageons même de mettre en route une ligne pilote pour les industriels, s’ils en ressentent le besoin » explique Hervé Maillotte, responsable de la stratégie de partenariats et de transfert de technologie de Femto-ST. Mieux, PhotonHub pourra également accompagner les projets dans toutes leurs dimensions. « Il y a aura une partie technique, une partie service et même un accompagnement business sur le marché européen », précise Hervé Maillotte. 

Les projets devront respecter certaines contraintes, notamment présenter des sources de financements       transnationales. « Nous avons conscience que cela peut freiner les PME à utiliser la plateforme, car elles veulent souvent aller vite. L’Europe pourrait alléger sa position, notamment si les clusters peuvent     démontrer qu’il n’existe pas d’autres partenaires possibles en Europe. » En moyenne, les financements des projets iront de 15 000 à 120 000 euros, pour des périodes de deux mois à un an. Les financements assurés par l’Europe s’étalent sur 52 mois. Passée cette date, l’outil devra devenir pérenne économiquement.     

*Les acteurs français concernés sont l’Institut Femto-ST, le laboratoire Hubert Curien (St-Étienne), l’institut Fresnel (Marseille), le laboratoire Charles Fabry (Palaiseau), le laboratoire CRISMAT (Caen), le laboratoire L2n (Troyes), le laboratoire LP3 (Marseille), le laboratoire d’astrophysique de Marseille, le laboratoire         PhLAM (Lille), l’IEMN (Lille), le LAAS (Toulouse) et le C2N (Palaiseau).

https://www.pocmedia.fr/photonique-guichet-europeen-entreprises/

(Article paru dans POC Media (18 janvier 2021 - Florent Detroy