Le mot du Directeur Adjoint à l'Enseignement à l'IOGS, Raphaël CLERC, aux Alumni,
Chers alumni,
Après plus d’un an à la direction de l’École, je souhaitais partager avec vous quelques informations sur nos actions et projets au service de la formation des élèves de SupOptique.
Tout d’abord, rappelons que notre objectif global reste le même depuis plus d’un siècle : former des ingénieurs à plus haut niveau, spécialistes de l’optique et de la photonique, pour répondre aux besoins de l’industrie nationale et de la recherche dans ces domaines et leur apprendre à innover. Pour y parvenir, notre formation comporte à la fois des enseignements fondamentaux et des enseignements appliqués, et à la fois des contenus théoriques et pratiques. Dans un monde en pleine évolution, nous encourageons également les étudiants à acquérir une expérience internationale (minimum 2.5 mois pour les élèves apprentis et 4 mois pour les autres), et cherchons à les sensibiliser aux grands enjeux sociétaux tels que l’inclusivité ou la lutte contre le réchauffement climatique, et enfin, nous accompagnons des projets d’entreprenariat étudiant.
Si les objectifs de notre formation sont clairs, leur mise en application relève d’un équilibre parfois subtil, perpétuellement remis en question par les progrès scientifiques, les besoins du tissu industriel ou les évolutions sociétales, qui font par exemple que les jeunes ingénieur(e)s d’aujourd’hui n’ont pas les mêmes aspirations ni les mêmes façons d’apprendre que celles et ceux d’hier ou d’avant-hier. Dans ce contexte, il apparait essentiel de savoir se remettre en question. Sans vouloir donner une présentation exhaustive de tous nos projets en cours, je voudrais ici partager avec vous quelques pistes que nous explorons pour mieux répondre à cette problématique.
Tout d’abord, pour répondre à cette exigence d’adaptabilité, l’École s’est engagée dans une grande réforme, que l’on appelle « alignement pédagogique » ou « enseignement par compétences ». Rappelons qu’il s’agit là d’une obligation légale : toutes les écoles d’ingénieur devront adopter et mettre en place cette démarche. Toutefois, nous pensons que c’est aussi une opportunité, qui devrait permettre de faire progresser à la fois nos contenus et notre pédagogie.
Cette approche part du constat que nos étudiants ont besoin d’acquérir non seulement des savoirs ou des savoir-faire, mais des véritables compétences, c’est-à-dire apprendre à savoir réagir dans une situation professionnelle donnée en mobilisant une combinaison de savoirs, savoir-faire et de savoir-être. Bien sûr, c’est surtout au cours des stages ou de l’apprentissage, et des premières années de métier, que le jeune ingénieur parviendra à décliner ce qu’il a vu à l’école en compétences réelles et maitrisées. Toutefois, sans doute pouvons-nous, dès l’école, formaliser ce que sont les compétences que vise notre formation et chercher à les faire travailler en amont.
L’exercice de définir ces compétences, au-delà des contenus académiques est un exercice difficile à plusieurs titres, compte tenu de la diversité des métiers à laquelle peut prétendre l’ingénieur SupoOtique et compte tenu aussi de la diversité des cursus que nous offrons. Nous nous sommes malgré tout attelé à cette tâche depuis plus d’un an, avec l’aide de professionnels de notre domaine, et parmi eux, plusieurs anciens élèves. Nous aurons l’occasion de partager prochainement les fruits de cette réflexion avec vous.
L’étape suivante est plus ambitieuse encore : si nous connaissons les compétences que doivent maitriser nos élèves pour obtenir notre diplôme, notre formation académique est-elle en parfaite adéquation avec ces objectifs ? Et comment faire travailler et évaluer l’acquisition non pas des savoirs mais des compétences ? Cette réflexion, qui ne fait que débuter en interne, porte le nom d’alignement pédagogique (aligner les enseignements dispensés à l’École sur les compétences visées). Soyons réaliste, cette réforme prendra plusieurs années, et devra sans doute sans cesse être perfectionnée. Mais les bénéfices attendus en valent sans doute la chandelle : d’une part, les élèves devraient avoir une idée plus claire des attendus de notre formation, ce qui devrait donner plus de sens à leurs études. Ainsi, l’enseignement par projet devrait prendre une place plus importante en complément des enseignements magistraux, ce qui devrait permettre aux élèves de mieux percevoir la finalité de leur apprentissage, source de motivation pour apprendre. Par ailleurs, les employeurs également devraient mieux comprendre ce que nos diplômés sont censés avoir appris ou devraient mieux percevoir si leurs collaborateurs peuvent prétendre à une validation des acquis de l’expérience pour obtenir notre diplôme. Enfin, la mise en place de l'alignement pédagogique sera aussi l’opportunité de revisiter les contenus enseignés, leur complémentarité et leur adéquation par rapport aux besoins du monde du travail.
Pour réussir, la mise en place de l’enseignement par compétence devra s’accompagner d’un suivi, d’un retour de la part des étudiants, des enseignants et des employeurs : c’est pourquoi nous travaillons également actuellement à mettre en place quelques bonnes pratiques inspirées de la démarche qualité. Nous évaluons déjà les enseignements et l’insertion professionnelle à l’École, et prenons compte des avis exprimés lors du conseil de perfectionnement, mais sans doute pouvons-nous le faire plus systématiquement, et prendre des engagements sur la mise en place d’actions correctrices quand on détecte des pistes d’amélioration : la mise en place de cette démarche, associée à l’enseignement pédagogique, est aussi une de nos priorités.
Enfin, comme vous le constatez, tout converge vers un renforcement des liens entre l’École et le monde du travail. C’est aussi une de nos ambitions à l’École : travailler en plus étroite collaboration avec les acteurs de l’optique et de la photonique. Ce rapprochement ne peut être que bénéfique pour les parties prenantes : si l’École peut à l’évidence tirer parti de leurs retours, les employeurs de l’optique et la photonique ont aussi besoin que les élèves ingénieurs soient formés au plus proche de leurs problématiques et également de pouvoir les recruter plus facilement. Nous travaillons actuellement sur plusieurs actions qui permettront de mieux répondre à ces enjeux.
Je conclus en rappelant que l’Association des anciens de SupOptique est dans notre stratégie un allié privilégié pour nous aider dans la réalisation de ces projets, à ce titre, nous tachons plus que jamais de travailler en bonne intelligence. J’en profite pour vous remercier pour votre engagement au service de cette association, dont le dynamisme, reposant sur l’action désintéressée de chacun de ses membres, force le respect. Au cours des années qui viennent, l’École aura l’occasion de vous faire part de l’avancée de nos actions, et d’échanger avec vous, à travers cette Newsletter, l’annuaire, le conseil d’administration des alumni ou à toute autre occasion.
Raphaël CLERC
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